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Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/275

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Khara placé dans son char, ils se tinrent attentifs à sa voix, rangés autour de lui et du vigoureux Doûshana. À la vue de cette grande armée, pourvue de toutes les armes, sous diverses bannières, Khara joyeux cria du haut de son char à tous les Rakshasas : « En avant ! sortez ! » Soudain toute cette armée, portant massues, lances et tridents, s’élança hors du Djanasthâna avec un bruit pareil à celui du grand Océan.


Tout à coup une grande nuée fit tomber sur le Démon, qui s’avançait enflammé par le désir de la victoire, une pluie sinistre, dont l’eau se trouvait mêlée avec des pierres et du sang.

Un sombre nuage enveloppa de son manteau noir, liséré de rouge, l’astre qui donne le jour, et qui, par la couleur de son disque, ressemblait alors au tison ardent.

Le ciel brilla d’une couleur sanglante avant l’heure où s’annonce le crépuscule, et des oiseaux, qui planaient au milieu des airs, se mirent à pousser des cris aigus, tournant la tête du côté où Khara s’avançait. Un vent impétueux souffla ; le soleil perdit sa clarté, et l’on vit briller au milieu du jour la lune, environnée de son armée d’étoiles.

À la vue de ces grands, de ces épouvantables présages, qui se levaient partout simultanément, le roi de cette armée formidable dit en riant à tous les Rakshasas : « Je ne fais nul cas de ces pronostics horribles à voir, qui se lèvent autour de moi ; j’ai un augure plus certain dans cette bravoure, dont ma force est la source ! »

En ce moment accoururent, désireux tous de voir ce grand combat, et les Rishis, et les Siddhas, et les Dieux,