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Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/284

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boirai ton sang ! » tu les vois démenties à cette heure, ô le plus vil des Rakshasas ! Voici que ta massue, consumée par ma flèche, n’est plus que cendre : un seul dard l’a frappée ; ce fut assez pour la détruire et la jeter sans force sur la terre. »

« Je ne veux pas t’accorder la vie, être vil, au caractère bas, à la bouche menteuse : rassemble tes moyens pour un nouveau combat ! Je te ravirai le souffle, comme jadis Souparna ravit l’ambroisie, âme abjecte, à la vie méchante, fléau des hommes qui vivent dans la vertu ! Aujourd’hui j’affranchirai les saints de cette horrible tristesse qui a son origine dans la crainte et sa racine en toi, fléau perpétuel de nos saints brahmanes. Âme féroce, nature abjecte, ce n’est pas vivant que tu pourras m’échapper ! »

À ces mots, le Démon noctivague jeta ses regards de tous les côtés, cherchant une arme de combat, et, furieux, les sourcils contractés, il vit non très-loin un arbre énorme. Le guerrier à la force immense étreignit dans ses deux bras et, mordant les bords évasés de ses lèvres, arracha ce grand arbre : il courut, poussa un cri, et, visant Râma, lui jeta rapidement sa masse, en criant : « Tu es mort ! » Mais son auguste ennemi de couper avec un torrent de flèches le projectile feuillu dans son vol. Il conçut une brûlante colère, un désir impatient de tuer Khara dans cette bataille. Tous les arbres que celui-ci prenait, le noble meurtrier de ses ennemis, Râma les tranchait l’un après l’autre avec ses flèches aux barbes courbées.

Enfin, baigné de sueur et bouillant de colère, il transperça le Démon avec un millier de traits dans un dernier combat.