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Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/367

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« J’ai ouï dire avant ce jour que Sougrîva s’est lié par une fraternité d’armes avec le sage Râma, de qui la vaillance est éprouvée et de qui la flèche ne manque jamais le but.

« Râma est le poison qui tue l’affliction des affligés ; c’est un arbre, sous les branches duquel habitent les hommes de bien : il est sur la terre un vase de gloire et de hautes perfections.

« Qu’Angada, notre fils, s’en aille, emportant avec lui tous les joyaux qui sont ici dans ton palais : qu’il offre de ta part ces richesses à Râma et signe un traité de paix avec ce héros d’une splendeur égale aux clartés du feu à la fin d’un youga. Ou bien abandonnons cette caverne et sauvons-nous dans une solitude des bois. Car, de concert avec Sougrîva, le Daçarathide va s’étudier à nous enfermer dans un insurmontable danger. Avant que n’arrivent les infortunes, sache donc employer les moyens qui doivent les prévenir. »

Après que sa compagne au visage radieux, comme la reine des étoiles, eut parlé de cette manière, Bâli railla ses craintes et lui répondit en ces termes : « Comment puis-je dans cette colère, qu’il fit naître en moi, comment puis-je endurer, mon amie, les cris d’un ennemi qui vient rugir à ma porte avec une telle arrogance, et qui n’est après tout que le voleur de ma couronne ? Pour des héros, qui ne reculent jamais dans les combats et qui n’ont pas un front accoutumé à l’injure, tolérer une offense, ma chérie, est plus difficile que la mort !

« Ce noble fils de Raghou ne doit pas t’inspirer de la crainte à mon égard : s’il a de la reconnaissance et s’il connaît le devoir, il ne peut commettre une mauvaise action. Quitte donc ce souci ! je vais sortir, combattre avec