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Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/376

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premier des mois pluvieux : nous voici entrés, mon ami, dans les quatre mois de la saison des pluies. Ce temps ne convient pas au rassemblement d’une armée : entre dans cette ville ; moi tenant domptés mes organes des sens, j’habiterai là sur la montagne. Voici, dans le sein du mont Rishyamoûka, une caverne délicieuse, vaste, protégée contre le souffle du vent : c’est là que j’habiterai, mon ami, toute la saison des pluies avec le fils de Soumitrâ. Mais, quand tu auras vu s’écouler Kârttikî, mois charmant, aux ondes redevenues limpides, aux moissons de lotus et de nymphéas, déploie alors, déploie, ami, tes soins pour la mort de Râvana. C’est donc là, souviens-t’en ! ce qui reste bien convenu entre nous. Va dans cette ville florissante ; puis, une fois sacré dans ton royaume, fais-y la joie de tes amis. »

Il dit : à ce congé que lui donnait Râma, le nouveau monarque des singes pénétra dans cette aimable cité, le cœur joyeux et tous ses chagrins dissipés. Là, devant le roi qui entre, des milliers de quadrumanes s’inclinent, transportés d’allégresse, et l’environnent de tous les côtés.

Tout le peuple des sujets, la tête prosternée jusqu’à terre, salue, plein de respect, le nouveau roi des singes, en lui criant : « Victoire ! victoire ! » Sougrîva les invite à se relever et, les ayant honorés suivant l’étiquette, il entre dans le voluptueux sérail de son frère.

En sortant du gynæcée, il fut sacré par les plus nobles des singes à la grande taille de la manière que les Immortels avaient sacré le Dieu aux mille regards.


Le sommeil n’approchait pas de la couche où Râma était allé se reposer durant les nuits, noyé dans les pleurs