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Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/40

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immobile comme un tronc d’arbre, debout, privé de sommeil et le jour et la nuit. Ensuite, quand l’année eut accompli sa révolution, le Dieu que tous les Dieux adorent et qui donne la nourriture à tous les animaux, l’époux d’Oumâ parla ainsi à Bhagiratha :

« Je suis content de toi, ô le plus vertueux des hommes ; je ferai la grande chose que tu désires : je soutiendrai, tombant des cieux, le fleuve au triple chemin. »

« À ces mots, étant monté sur la cime de l’Himalaya, Mahéçwara, adressant la parole au fleuve qui roule dans les airs, dit à la Gangà : « Descends ! »

Il ouvrit de tous les côtés la vaste gerbe de son djata, formant un bassin large de plusieurs yaudjanas et semblable à la caverne d’une montagne. Alors, tombée des cieux, la Gangâ, ce fleuve divin, précipita ses flots avec une grande impétuosité sur la tête de Çiva, infini dans sa splendeur.

« Là, troublée, immense, rapide, la Gangâ erra sur la tête du grand Dieu le temps qu’il faut à l’année pour décrire sa révolution. Ensuite, pour obtenir la délivrance du Gange, Bhagiratha de nouveau travailla à mériter la faveur de Mahadeva, l’immortel époux d’Oumâ. Alors, cédant à sa prière, Çiva mit en liberté les eaux de la Gangâ ; il baissa une seule natte de ses cheveux, ouvrant ainsi de lui-même un canal, par où s’échappa le fleuve aux trois lits, ce fleuve pur et fortuné des grands Dieux, le purificateur du monde, le Gange, enfin, vaillant Râma.

« À ce spectacle assistaient les Dieux, les Rishis, les Gandharvas et les différents groupes des Siddhas, tous montés, les uns sur des chars de formes diverses, les autres sur les plus beaux des chevaux, sur les plus magni-