Aller au contenu

Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/5

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
2
RAMAYANA

vraient le sol, embelli par des bocages et des jardins publics. Des fossés profonds, impossibles à franchir, l’environnaient ; ses arsenaux étaient pleins d’armes variées ; et des arcades ornementées couronnaient ses portes, où veillaient continuellement des archers.

Un roi magnanime, appelé Daçaratha, et de qui la victoire ajoutait journellement à l’empire, gouvernait alors cette ville, comme Indra gouverne son Amarâvatî, cité des Immortels.

Abritée sous les drapeaux flottant sur les arcades sculptées de ses portes, douée avec tous les avantages que lui procurait une multitude variée d’arts et de métiers, toute remplie de chars, de chevaux et d’éléphants, bien approvisionnée en toute espèce d’armes, de massues, de machines pour la guerre et de çataghnîs[1], elle était bruissante et comme troublée par la circulation continuelle des marchands, des messagers et des voyageurs, qui se pressaient dans ses rues, fermées de portes solides, et dans ses marchés, bien répartis à des intervalles judicieusement calculés. Elle voyait sans cesse mille troupes d’hommes et de femmes aller et venir dans son enceinte ; et, décorée avec de brillantes fontaines, des jardins publics, des salles pour les assemblées et de grands édifices parfaitement distribués, il semblait encore, à ses nombreux autels pour tous les dieux, qu’elle était comme la remise où stationnaient ici-bas leurs chars animés.

  1. Ce mot veut dire une arme qui tue cent hommes à la fois. Était-ce une arme à feu ? car il semble que, dès la plus haute antiquité, on connaissait déjà l’usage de la poudre à feu dans l’Asie orientale.