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Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/86

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mes, le roi de Mithilâ donna congé au roi son hôte et rentra dans sa charmante capitale.

De son côté, le monarque de qui le sceptre gouvernait Ayodhyâ s’éloigna, accompagné de ses magnanimes enfants, et cédant le pas aux brahmes vénérables, à la tête desquels marchait Vaçishtha. Tandis que, libre enfin du mariage célébré, le monarque avec sa suite retournait dans sa ville, des oiseaux, annonçant un malheur, volèrent à sa gauche ; mais un troupeau de gazelles, paralysant aussitôt cet augure, de passer vers sa droite.

Un vent s’éleva, grand, orageux, entraînant des tourbillons de sable et secouant la terre en quelque sorte. Les plages de ciel furent enveloppées de ténèbres, le soleil perdit sa chaleur, et l’univers entier fut rempli d’une poussière telle que la cendre. L’âme de tous les guerriers en fut même troublée jusqu’au délire ; seuls, Vaçishtha, les autres saints et les héros issus de Raghou n’en furent pas émus.

Ensuite, quand la poussière fut tombée et que l’âme des guerriers se fut rassise, voilà qu’ils virent s’avancer là, portant ses cheveux engerbés en djatâ, le fils de Djamadagni, Râma, non moins invincible que le grand Indra et semblable au dieu Yama, le noir destructeur de tout ; Râma lui-même, formidable en son aspect, que nul autre des hommes ne peut soutenir, flamboyant d’une lumière pareille au feu, quand sa flamme est allumée, tenant levés sur l’épaule un arc et une hache, resplendissants comme les armes d’Indra, et qui, pénétré de colère, bouillant de fureur, tel qu’un feu mêlé de sa fumée, saisit, en arrivant à la vue du cortège royal, une flèche épouvantable, enveloppée de gémissements.

À l’aspect de l’être si redoutable arrivé près d’eux, les