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Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/91

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« Va, bel enfant, sous une heureuse étoile, au palais de ton aïeul ; mais écoute, avant de partir, mes avis, et suis-les, mon chéri, avec le plus grand soin. Sois distingué par un bon caractère, mon fils, sois modeste et non superbe ; cultive soigneusement la société des brahmes, riches de science et de vertus. Consacre tes efforts à gagner leur affection ; demande-leur ce qui est bon pour toi-même, et n’oublie pas de recueillir comme l’ambroisie même la sage parole de ces hommes saints. En effet, les brahmes magnanimes sont la racine du bonheur et de la vie : que les brahmes soient donc pour toi, dans toutes les affaires, comme la bouche même de Brahma. Car les brahmes furent de vrais Dieux, habitants du ciel ; mais les Dieux supérieurs, mon fils, nous les ont envoyés, comme les Dieux de la terre, dans le monde des hommes, pour éclairer la vie des créatures. Acquiers dans la fréquentation de ces prêtres sages et les Védas, et le Çâstra impérissable des Devoirs, et le Traité sur le grand art de gouverner, et le Dhanour-Véda complètement.

« Sois même, vaillant héros, sois même instruit dans beaucoup d’arts et de métiers : rester dans l’oisiveté un seul instant ne vaut rien pour toi, mon ami. Aie soin de m’envoyer sans cesse des courriers, qui m’apportent les nouvelles de ta santé ; car, dans mes regrets de ton absence, au moins faut-il que mon âme soit consolée en apprenant que tu vas bien ! »

Quand le roi eut ainsi parlé, ses yeux baignés de larmes et d’une voix sanglotante, il dit à Bharata : « Va, mon fils ! » Celui-ci donc salua d’un adieu son père, il salua d’un adieu Râma à la vigueur sans mesure ; et, s’étant d’abord incliné devant les épouses du roi, ses mères, il partit, accompagné de Çatroughna.