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Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/96

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mable, qui attirait l’esprit et la vue des hommes par ses vertus, sa noblesse, sa beauté, et marchait, semant la joie autour de lui, comme le Dieu des pluies sur les êtres, consumés par les feux de l’été.

Aussitôt qu’il eut aidé le jeune rejeton de l’antique Raghou à descendre du char magnifique, Soumantra, les mains jointes, le suivit par derrière, tandis que le vaillant héros s’avançait vers son père.

Joignant ses mains, inclinant son corps, il s’approcha du monarque, et, se nommant, il dit : « Je suis Râma. » Puis il toucha du front les pieds de son père. Mais celui-ci, ayant vu son bien-aimé fils prosterné à son côté, les paumes réunies en coupe, saisit les deux mains jointes, le tira doucement à soi et lui donna un baiser.

Ensuite, le fortuné monarque offrit du geste à Râma un siège incomparable, éblouissant, le plus digne parmi tous, orné d’or et de pierreries. Alors, quand il se fut assis dans le noble siège, Râma le fit resplendir, comme le Mérou, que le soleil à son lever illumine de ses clartés sans tache.

Le puissant monarque se réjouit à la vue de ce fils chéri, noblement paré et qui semblait Daçaratha lui-même réfléchi dans la surface d’un miroir. Ce roi, le meilleur des pères, ayant donc adressé la parole à son fils avec un sourire, lui tint ce langage, comme Kaçyapa au souverain des Dieux :

« Râma, tu es mon enfant bien-aimé, le plus éminent par tes vertus et né, fils égal à moi, d’une épouse mon égale et la première de mes épouses. Enchaînés par tes bonnes qualités, ces peuples te sont déjà soumis : reçois donc le sacre, comme associé à ma couronne, en ce temps, où la lune va bientôt faire sa conjonction avec l’astérisme Pou-