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Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/98

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Après le départ des citadins, le monarque, ayant délibéré une seconde fois avec ses ministres, arrêta une résolution, en homme qui sait prendre une décision. « Demain, l’astérisme Poushya doit se lever sur l’horizon ; que mon fils Râma, à la prunelle dorée comme la fleur des lotus, soit donc sacré demain dans l’hérédité présomptive du royaume ! » Ainsi parla ce puissant monarque.

Entré dans sa maison, Râma en sortit au même instant et se dirigea vers le gynæcée de sa mère.

Là, il vit cette mère inclinée, revêtue de lin, sollicitant la Fortune dans la chapelle de ses Dieux. — Ici déjà s’étaient rendus avant lui Soumitrâ, Lakshmana et Sitâ, elle, que l’agréable nouvelle du sacre avait rendue toute joyeuse.

Râma, s’étant approché, s’inclina devant sa mère ainsi recueillie, et dit ces paroles faites pour lui causer de la joie : « Mère chérie, mon père m’a désigné pour gouverner ses peuples ; on doit me sacrer demain : c’est l’ordre de mon père. Il faut que Sitâ passe avec moi cette nuit dans le jeûne, comme le roi me l’a prescrit avec le ritouidj et nos maîtres spirituels. Veuille donc répandre sur moi et sur la Vidéhaine, ma belle épouse, ces paroles heureuses, d’une si grande efficacité pour mon sacre, dont le jour que celui-ci précède verra l’auguste cérémonie. »

Ayant appris cette nouvelle, objet de ses vœux depuis un long temps, Kâauçalyâ répondit à Râma ces mots, troublés par des larmes de joie : « Mon bien-aimé Râma, vis un grand âge ! Périsse l’ennemi devant toi ! Puisse ta félicité réjouir sans cesse ma famille et celle de Soumitrâ !

« Tu es né en moi, cher fils, sous une étoile heureuse