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Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/23

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mer ! Je franchirai, n’en doutez pas, vingt yodjanas d’un seul bond ! Le grand monarque des quadrumanes a tort d’appeler pour cette guerre un si grand nombre de singes : il suffira de moi seul pour accomplir toute cette affaire. »

Pendant cette grande revue de Sougrîva, chacun des singes, dans l’orgueil de sa force, vint se lier individuellement par cette promesse ; et, quand ils eurent tous prononcé le serment, ces magnanimes à la grande vigueur, les plus éminents des singes partirent chacun pour sa région avec le désir de satisfaire le suzerain.

Le roi Sougrîva fut content, alors qu’il eut expédié en éclaireurs les premiers généraux des armées simiennes par tous les points du ciel ; et Râma, dans la compagnie de son frère, habita ce mont Prasravana, attendant que fût expiré le mois accordé aux singes pour découvrir sa bien-aimée Sîtâ.


Après le départ des singes, Râma dit à Sougrîva : « Par quelles circonstances, héros aux longs bras, as-tu jadis exploré ce monde ? Comment ta grandeur a-t-elle pu connaître ce globe entier de la terre, si difficile à connaître ? Comment l’as-tu parcouru ? » À ces paroles de Râma : « Écoute, dit le monarque des singes ; écoute, Râma, ce qui jadis m’a forcé de le voir.

« Chassé par Bâli, mourant de peur, courant de toute ma vitesse, je visitai, noble fils de Kakoutstha, je visitai la terre de tous les côtés, observant et les fleuves divers, et les cités, et les forêts. Je parcourus d’abord la plage orientale ; puis j’errai çà et là dans la région méridionale ; ensuite je promenai dans les pays du couchant la terreur qui me talonnait sans cesse.

« Un long temps avait déjà coulé quand le fils du Vent