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Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/8

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RAMAYANA

fermé dans une caverne, Lakshmana, retenu par les instructions qu’il avait reçues de son frère, lui répondit en ces termes : « Il est impossible qu’un envoyé, roi des singes, accepte l’hospitalité, mange ou s’assoie même, avant qu’il n’ait obtenu ce que demande son message. Quand le messager, heureux dans sa mission, a vu le succès couronner les affaires de son maître, il peut alors, monarque des singes, accepter les présents de l’hospitalité. Mais comment puis-je recevoir ici les tiens, sire, moi, qui ne t’ai pas encore vu satisfaire aux vœux du noble Râma ? »

Aussitôt qu’il eut ouï ces paroles, Sougrîva de s’incliner devant Lakshmana et de répondre ainsi, les sens tout émus de frayeur : « Nous sommes entièrement les serviteurs de Râma aux prouesses infatigables ; je ferai tout ce qu’il désire en échange du service qu’il m’a rendu. Accepte d’abord, suivant l’étiquette, l’eau pour laver et la corbeille de l’arghya ; assieds-toi d’abord, Lakshmana, dans cet auguste siége ; ensuite je parlerai un langage que tu aimeras entendre. »

Lakshmana dit : « Voici les instructions que m’a données Râma : « Tu ne dois pas accepter les présents de l’hospitalité dans la maison du singe avant que tu n’aies accompli ton message. » Écoute donc la mission, que j’ai reçue ; médite-la, singe, et donne-lui dès l’instant, s’il te plaît, une prompte exécution. »

Ensuite, l’homicide héros des héros ennemis, Lakshmana tint ce langage mordant à Sougrîva, qui l’écouta même debout, environné de ses femmes. « Un roi qui a du cœur et de la naissance, qui est miséricordieux, qui a dompté ses organes des sens, qui a de la reconnaissance, qui est vrai dans ses paroles, ce roi est exalté sur la