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Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/111

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— Rien que les moissons, répondit Constant en hochant la tête d’un air malin. Charrette ! elles t’auront pris du temps.

— Je pense bien, dit Julien, je les ai encore dans les bras.

— Alors, le soir, est-ce que tu moissonnes ? Ce bal, que tu n’en manquais pas un. Ah ! le gaillard.

Constant s’égayait. Ses épaules sautaient en l’air et retombaient. Entre deux bouffées, il crachait par terre. Ensuite il frottait du pied.

— Regarde bien ce bal, tu es un vieux fou : est-ce qu’on se lâche, c’est bête ! Un bal ! jusqu’au milieu de la nuit, roulement ! tu sais, un bal, toutes les jolies filles, la Julie, l’Héloïse et des douzaines d’autres et une musique ! il fallait voir, que les vieilles s’en mettaient et le vieux