Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/113

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— Tu m’ennuies.

— Ah ! dit l’autre, tu es de mauvaise. C’est pas bon signe.

Julien ne répondit pas. Ils sortirent. Sur la place, les pluies ayant bouché les rigoles, il y avait une grande flaque. Les enfants, les culottes troussées, couraient dedans en poussant des cris.

— Au revoir, dit Constant, ce sera pour une autre fois.

Il plut toute la journée. Julien eut le temps de s’asseoir l’esprit et de se regarder en dedans. Son humeur était comme la pluie. Et il vit en dedans que le meilleur encore est de vivre tranquille. Est-ce que ça vaut tant d’histoires, une petite fille, une robe bleue et un rien de plaisir ? Mais le plaisir durait encore et puis son humeur s’éclaircit. Et il dit : « Tant pis pour eux ! elle est trop jolie. » De sorte qu’il prit le milieu.