Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/67

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venues. Comme elle avait perdu l’habitude d’écrire depuis qu’elle n’allait plus à l’école et comme ses doigts s’étaient raidis, elle était obligée de s’appliquer ; c’est pourquoi elle tirait la langue. La plume aussi était rouillée. Pourtant toutes les lettres étaient bien arrondies et les majuscules avaient de belles boucles, des pleins et des déliés, comme sur les modèles d’écriture. Il arrivait seulement que les lignes remontaient du côté droit, car il est difficile d’écrire sur du papier tout blanc ; et les mots quelquefois, à la fin des phrases, étaient un petit peu tremblés.

Aline écrivit pendant longtemps. Ensuite elle signa. C’était une longue lettre qui prenait presque deux pages. Il était dit dedans :