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Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/87

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ils s’assirent au revers du talus ; l’herbe y était épaisse.

— On serait bien là pour dormir, dit Aline.

Julien répondit :

— N’est-ce pas que oui ?

— Tu ne sais pas comment j’ai été toute la journée ? Je me demandais : Est-ce qu’il viendra ? Ce soir, j’ai été voir s’il y avait une lettre, et il n’y avait point de lettre ; alors j’ai pensé que tu viendrais et j’ai été guérie, parce que j’étais malade de ne plus t’avoir.

Julien dit :

— Embrasse-moi.

Et elle l’embrassa. Elle reprit :

— On est tellement bien ici. On est comme chez nous.

Ensuite elle s’abandonna, cédant peu à peu comme un jonc qui plie, et ils se trouvèrent étendus côte à côte, tellement près