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HISTOIRE DU SOLDAT

On va tout de suite aller vers vous,
parce qu’à présent on peut tout.

On va venir, on va oser,
parce qu’on s’est retrouvé.

On va venir, on se sent fort ;
on a été tiré de la mort, on va vous tirer de la mort.

Fin du petit concert.

Le rideau se lève. La chambre de la princesse. Elle est couchée tout de son long sur son lit et ne bouge pas.

Le soldat entre et se met à jouer.
Musique.
Elle ouvre les yeux, elle se tourne vers le soldat. Elle sourit.
Le rideau se baisse.
Danses devant le rideau. Tango. Valse. Rag-time. Fin de la musique.

Le rideau se lève. Même décor. Le soldat et la princesse se tiennent embrassés.

Cris horribles dans la coulisse. Entre le diable en diable. Il marche à quatre pattes.

On doit faire sentir que le jeu commencé tout à l’heure devant le rideau se transporte à présent sur la scène. Les danseuses peuvent y prendre part.

Le diable tourne tout autour du soldat et tantôt fait le geste de le supplier de lui donner le violon, et tantôt cherche à le lui arracher, tandis que le soldat le menace de l’archet.

La princesse s’est réfugiée derrière le soldat et, à mesure que celui-ci se déplace, elle se déplace aussi, de façon à rester cachée derrière lui.

Le diable, tantôt reculant, tantôt bondissant en avant, précipite ses mouvements.

Le soldat a une idée. Il se met à jouer sur le violon. Musique. Danse