Page:Ramuz - Joie dans le ciel.djvu/118

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toujours aussi ces bêtes un peu folles.

Elles vont et se déplacent comme des morceaux de neige, on pense : « Il y a des petites avalanches » ; c’est comme quand des paquets de neige dégringolent ; on se dit aussi : « Pourquoi est-ce que ce tronc de sapin s’est mis à bouger ? »

C’est pointu, anguleux, ça ressemble à une toile de tente mal tendue sur ses piquets ; c’est brun comme de l’écorce, gris comme la roche, brun-noir comme la terre des forêts de sapins ; c’est blanc, ça n’est pas blanc ; ça reste un long moment sans bouger ; tout à coup…

Et : « Té… té… »

(Un petit bruit aussi d’oiseau qui pique un ver ; le bruit se tait.)

« Té… te… »

(Un autre petit bruit, c’est l’oiseau qui s’envole.)

« Té… »