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Page:Ramuz - Joie dans le ciel.djvu/141

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Sur la place, quand Phémie passa, il y savait encore les vaches en train de boire ; on les distinguait tout juste dans un reste de jour. Aucun bruit. Elles tiraient sur le lisse de l’eau sans la déranger même d’une ride, avec leurs flancs qui se touchaient par le milieu dans la même grande immobilité. À peine si parfois l’une ou l’autre, levant son mufle, poussait un meuglement, comme si on soufflait dans une trompette d’écorce. Et tout était encore parfaitement tranquille, ici, mais ce n’est pas ici qu’on a affaire, c’est plus loin, C’était dans une de ces petites rues qu’il y a derrière l’église. Phémie eut vite reconnu la maison. À cette pauvre Thérèse aussi, sa maison de la terre avait été rendue, mais c’était comme si elle allait tomber (bien qu’elle ne dût jamais tomber). Phémie monta l’escalier branlant : on entendit un bruit