Page:Ramuz - Joie dans le ciel.djvu/148

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comme des maisons sans fenêtres ; ils ne laissaient entre eux que de très étroits passages où il n’était pas trop facile de se diriger. Il y avait aussi des trous masqués par les buissons, où Phémie se prenait les pieds ; des branches à épines lui égratignaient les jambes à travers sa jupe. Toute sorte d’empêchements ainsi : elle allait. De temps en temps, elle appelait la Blanche ; nulle part la Blanche n’était en vue : elle allait. Et, à mesure qu’elle avançait, les choses autour d’elle prenaient un aspect plus sauvage et plus désolé : rien ne bougeait à présent nulle part, rien nulle part n’était en vie, sauf, dans le fin fond de l’entaille, un peu de blanc, qui était le torrent ; une terrible obscurité, aussi, un grand froid, qui étaient venus, pourtant Phémie allait toujours. Et, quand enfin, devant elle, comme quand une porte