Page:Ramuz - Joie dans le ciel.djvu/158

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respiré par eux, là où il n’y a point de maisons et où il n’y a même point de chemins. Il mettait une fleur de montagne à son chapeau, il passait une plume de geai sous le ruban de son chapeau, puis il partait à grands pas, parce que c’était un goût qu’il avait.

Thérèse était comme toujours là-haut avec ses bêtes ; il a pris soin de n’être pas vu d’elle.

Bonvin s’était engagé dans ces étroits couloirs qui du moins le cachaient à Thérèse parfaitement ; et, de temps en temps, par un vide, il regardait du côté de Thérèse, mais elle tricotait toujours son bas sans même lever la tête ; alors il se glissait vite d’un des quartiers de roc à celui qui venait plus loin.

Il s’était dit : « Il n’y a qu’à aller voir ; c’est plein d’imaginations, les femmes. Ça aime à faire beau, ça invente volontiers. Et peut-être est-ce pur men-