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VIII


Ce dimanche matin, la petite Émilie est arrivée vers onze heures devant la grande maison rose, ayant mis sa plus belle robe. Une terrasse faisait avancement sur un des côtés de la cour. Au rez-de-chaussée, il y avait une chambre de domestique, puis venait une remise, plus loin venaient les étables et la grange ; pour monter à l’étage, il fallait passer par la terrasse où conduisait un escalier de pierre à rampe de fer dans l’ombre d’un grand platane non ébranché. Généralement, autrefois, elle montait tout droit ; maintenant elle est restée dans la cour. Elle regarde vers les fenêtres. Elle reste sur le petit pavé bien balayé de la veille et où les traces du balai restaient marquées dans la terre qui lui faisait encadrement. Elle regarde vers les fenêtres, vers la grange, vers la remise ; vers la grange à la haute porte ronde qui est fermée, vers la remise à la porte carrée, vers l’étable à la porte bordée de tresses de paille. On ne voyait personne nulle part. Générale-