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Page:Ramuz - La beauté sur la terre, 1927.djvu/191

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XI


Lui, se laissait descendre sur le toit du poulailler ; s’y suspendant des deux mains, il n’avait plus ensuite qu’à se laisser tomber à terre. Bien avant dix heures, tout dormait dans la grande maison rose où le maître et la maîtresse occupent le vieux lit de noyer à deux places, les domestiques leurs lits de sapin ou de fer, et où les ouvriers loués à la semaine couchent dans la paille. Il attachait ses souliers autour de son cou par leurs lacets. Sa chambre donnait sur le derrière de la maison. Les croisées avaient beau craquer, personne ne pouvait l’entendre. Il passait une jambe par-dessus le mur d’appui, l’autre jambe. Il tombait à côté du treillis qui était tendu entre des piliers de béton armé, parce que le syndic Busset aimait ce qui est durable. On a remplacé les mangeoires de bois par des mangeoires de fer. On a fait installer un moteur électrique dans la grange. On a acheté une botteleuse mécanique. On se tient au courant de tous les progrès…