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Page:Ramuz - La grande peur dans la montagne, 1926.djvu/111

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VIII

Alors, le lendemain, Pont s’est mis en route avec le garde, ayant un litre de forte eau-de-vie dans son sac de soldat, ayant un voile noir dans son sac, une vieille blouse, un pantalon de toile qu’il pouvait passer par-dessus le sien, des souliers de rechange.

C’était un homme qui se connaissait particulièrement aux maladies des bêtes, et à cette maladie-là, ce Pont ; il monta donc avec le garde, et Romain aurait dû être avec eux, mais on ne l’avait trouvé nulle part.

Sans doute se cachait-il, sachant bien de quoi il en retournerait pour lui, s’il montait, c’est-à-dire qu’il ne pourrait plus redescendre.

Il faut comprendre qu’on n’a guère ici pour vivre que le bétail. On n’a point de vignes, par ici ; on vit des bêtes. On n’a point de blé par ici, rien qu’un peu de seigle