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Cette fois, mon pauvre Sirup, tu es f…u, pensa le héros de cette histoire…

Mais comme, dans sa timidité, il avait du cran, il ne s’abandonna point. Il sauta par-dessus une table, des chaises, des gens, des arbustes empotés, un tas d’obstacles jalonnant sa piste et s’enfuit désespérément.

Son départ avait été trop prompt pour ne pas surprendre tout le monde, inclus les policiers. Aussi, Sirup gagna-t-il un espace étendu, et, comme on se mettait à le poursuivre, il entrait en bombe dans l’atrium de l’hôtel. Une porte lui apparut à droite, il l’embouqua, il était dans un couloir menant à un escalier de service. Il se mit aussitôt à gravir les marches quatre à quatre…

Sirup a monté six étages. Il n’entend rien derrière lui, mais on va retrouver sa piste. Où se cacher ? Il est dans un couloir luxueusement nanti de tapis ot s’étouffe le bruit de ses pas. Le silence est complet, il avance, l’oreille au guet, le cœur battant et l’œil partout…

Une porte de chambre est entre-baillée. Il regarde. On ne voit personne. En même temps, il croit entendre des bruits de pas pressés derrière lui.

Alors, il entre muettement, referme avec douceur et songe que s’il n’y a pas de locataire en cette chambre à coucher, il est sauvé pour un moment. Mais, horreur ! À travers une autre porte, lui vient un bruit de voix.

— Viens vite, dis !

C’est une femme qui parle. Sirup devine bien où cette femme invite son compagnon et à quoi faire. Il n’a pas le temps d’y songer plus. Un refuge est là, le lit…

Agile comme un acrobate, Athanase Sirup se glisse dessous…

À peine s’y trouve-t-il, qu’entrent deux fines jambes féminines, nues, sauf des babouches bleues, et deux autres jambes, mais viriles, poilues, massives, qui suivent. Le tout