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Page:Revue des Deux Mondes - 1831 - tome 1.djvu/327

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TERRE-NEUVE.

drerie, est celui employé par les Indiens : ils s’asseyent et se laissent couvrir par la neige, qu’ils secouent de temps en temps par le haut. De cette manière on a beaucoup moins froid que si l’on restait exposé au vent ; et quand la tourmente a cessé, on sort de sa retraite.

Nous revînmes de Miquelon à cheval ; nous trouvions de temps en temps un sentier à peu près frayé, mais nous suivions le plus souvent sur les dunes, où la mer venait baigner les pieds de nos chevaux, ou dans des marais et des mousses où ils enfonçaient jusqu’au poitrail. Après avoir passé la langue de terre qui réunit les deux îles, nous arrivâmes près du Cap percé, à Langlade, où nous attendaient nos embarcations, et, malgré une brume très-épaisse, nous arrivâmes au port sans accident. Nous y trouvâmes le brick de guerre anglais le Manly. Pendant cette saison, les bâtimens de guerre de cette nation viennent de temps en temps, soit de Saint-Jean, soit d’Halifax ; il entre aussi quelques goëlettes marchandes de Boston, et des sloops anglais de Terre-Neuve, portant du bois et quelques objets de commerce.

Terre-Neuve, dit-on, est la première partie connue de l’Amérique du Nord. En 874, des Norwégiens découvrirent l’Islande, et y fondèrent une colonie. En 982, ils découvrirent de même le Groënland, et s’y établirent aussi. De là, plusieurs d’entre eux se dirigèrent au sud-ouest, et trouvèrent un pays où poussaient des vignes chargées de raisins, et ils l’ap-