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Page:Revue des Deux Mondes - 1831 - tome 1.djvu/489

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ALBUM.

Et, dans des flots d’amour et d’union, enfin
Guidera la famille humaine vers sa fin ;
Mais que peut-être aussi brûlant, pareil au glaive
Dont le feu dessécha les pleurs dans les yeux d’Ève,
Il ira labourant le globe comme un champ,
Et semant la douleur du levant au couchant ;
Rasant l’œuvre de l’homme et des temps, comme l’herbe
Dont un vaste incendie emporte chaque gerbe,
En laissant le désert qui suit son large cours,
Comme un géant vainqueur, s’étendre pour toujours.
Peut-être que, partout où se verra sa flamme,
Dans tout corps s’éteindra le cœur, dans tout cœur l’âme,
Que rois et nations, se jetant à genoux,
Aux rochers ébranlés crîront : « Écrasez-nous ;
« Car voilà que Paris encore nous envoie
« Une perdition qui brise notre voie ! »
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


Trois Satires politiques, précédées d’un prologue, par M. Antoni Deschamps ; chez Levavasseur, au Palais-Royal, et chez Riga, rue du Faubourg-Poissonnière, no 1. Une brochure in-8o. Prix, 2 fr.

On retrouve dans ces satires la touche ferme et nerveuse, la versification à la fois savante et naïve et ce style concis, quoique toujours poétique, dont M. Antoni Deschamps avait déjà donné un bel exemple dans sa traduction du Dante. Ces trois satires se distinguent encore par une indépendance d’opinions, une liberté de pensée et une franchise d’expression qui conviennent parfaitement à l’époque actuelle. Flatteurs de rois et de populace, fautes et ridicules du pouvoir, mœurs et physionomies de nos hommes politiques, tout y est peint et châtié avec une verve de conviction et d’indignation chaleureuse.


FIN DU PREMIER VOLUME.