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Page:Revue des Deux Mondes - 1831 - tome 1.djvu/97

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ANTIQUITÉS DU MEXIQUE.

mexicains doit donc être regardée comme très-fâcheuse sous le rapport religieux et poétique.

Nous avons déjà dit que l’Histoire de la Nouvelle-Espagne était divisée en douze livres. Avant de traduire quelques fragmens de ceux que nous regardons comme les plus intéressans, et qui feraient à eux seuls deux ouvrages d’un haut intérêt, nous allons jeter un coup d’œil rapide sur l’ensemble de ce grand monument.

Le premier livre est consacré à la théogonie mexicaine, et se divise en vingt-deux chapitre. Torquemada, Boturini Bernaduci, Clavigero, ont traité déjà d’une manière étendue cet important sujet ; mais il serait curieux de comparer l’exposé de la mythologie aztèque, tel que le donne le moine du xvie siècle, avec ce qui est rapporté par ses contemporains ou par ses successeurs. L’orthographe des noms diffère ; mais le soin minutieux apporté par Sahagun à la copie du texte mexicain est un sûr garant de son exactitude.

Dans le second livre, qui renferme trente-six chapitres, l’auteur s’occupe du calendrier, des fêtes et cérémonies, des sacrifices et solennités en usage pour honorer les dieux. Entre la foule de détails tout-à-fait inconnus que renferme ce livre, une chose frappe surtout, c’est l’exactitude des calculs dans la division de l’année. Le rapport de l’année mexicaine avec l’année julienne est tel, comme l’a déjà si bien fait observer le Repertorio americano, que les Aztèques savaient très-bien reconnaître les bissextiles ; au bout de quatre ans, ils ajoutaient un jour à ce qu’ils appelaient les cinq jours superflus.

Dans le troisième livre, qui contient quatorze chapitres, le P. Sahagun parle de l’origine des dieux, des croyances relatives à la destinée de l’âme, de la di-