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Page:Revue des Deux Mondes - 1831 - tome 3.djvu/54

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HISTOIRE. — PHILOSOPHIE.

cette croyance, mais n’en constitue pas la souche primitive : ce tronc, d’après les traditions indiennes, subsiste dans le pays des Sacas ou Saces. De cette contrée étaient venus les Magas ou Mages, que Samba, fils de Crishna, avait introduits dans l’Inde. Établis dans le Cicata, empire soumis à Jarasandha, ils y prospérèrent à tel point, que le pays reçut d’eux le nom du Magadha, qui lui est resté. Ces pontifes ont voulu se rattacher aux Brahmanes, falsifier leurs origines et se faire descendre de Cashyapa, qui civilisa le Cashmir ; mais les Brahmanes ont constamment repoussé leurs prétentions.

Les Budioi, qu’Hérodote appelle une tribu de Mages, étaient-ils Bouddhistes ? Que le bouddhisme sace et le Bouddhisme indien aient été inconnus des Mages, cela n’est pas probable. Au temps des Manichéens, du moins, il n’en était pas ainsi ; car les Manichéens étaient des Mages bouddhistes qui voulaient s’affilier au christianisme. La seule présence du mot Boudha n’indique point du tout encore un Bouddhiste. Il y avait un Boudha de la religion sivaïte, placé à la tête des rois de la dynastie lunaire dans l’Inde. Bouddhi, c’est l’intelligence qui reconnaît et découvre ; c’est aussi l’intelligence qui prie et se soumet.

Les livres indiens parlent des Sakas sous des rapports très-différens : ils les mentionnent comme une nation guerrière ; ils parlent aussi du saint roi Saca et de la religion qui florissait dans le pays des Saces, où Vishnou résidait en personne. Les Perses, à en croire les Grecs, présentaient les Saces, tantôt comme leurs ennemis naturels, barbares du nord, tantôt comme une race pieuse, et des fêtes dites Sacées étaient célébrées dans la Médie. Ce peuple est de race indo-germanique, ou, si l’on veut, indomédique. Mais quel est-il ? C’est ce que nous ignorons.