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Page:Revue des Deux Mondes - 1833 - tome 4.djvu/454

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REVUE DES DEUX MONDES.

Il faut que ce M. Scribe soit un bien grand homme pour que l’Espagne ait égorgé à ses pieds Moreto, Lope de Vega et Calderon !

xi.
ACTES DE BIENFAISANCE.


Comme rien ne devait manquer aux magnificences de la Jura, les pauvres n’y furent pas oubliés.

Sept orphelines indigentes furent mariées par son excellence el Ayutamiento, chacune avec une dot de six mille réaux, et son excellence le commissaire-général de la Cruzada fit habiller de neuf, sur les fonds de la Bulle, deux cent cinquante-six enfans des écoles gratuites, garçons et filles.

Ce n’était là qu’une miette du grand banquet ; mais enfin c’en était une miette. — Béni soit encore l’enfant prodigue qui se ruine pour donner un festin, et fait au moins jeter un denier au mendiant qui est à sa porte !

xii.
EL SIMULACRO.


Le 26 juin, ce fut la petite guerre, le simulacre, — el simulacro. — Ne craignez pas que je me fasse tacticien pour vous décrire longuement les opérations militaires qui occupèrent toute cette dernière journée, et qui furent à peu près ce qu’elles sont partout. Je n’en dirai quelques mots qu’afin de ne pas laisser incomplète l’histoire des fêtes que j’ai entrepris de vous raconter.

Le champ de bataille, qu’on avait placé dans la vaste plaine qui s’étend à droite de la route d’Alcala, avait été disposé d’avance depuis un mois, et muni de redoutes et de fortifications. Leurs majestés assistèrent à l’action du haut du belvéder du Buen-Retiro. Plus de trente mille hommes y prirent part, divisés en deux armées, dont l’une essaya de s’emparer de Madrid, que défendit l’autre, — celle qui, — bien entendu, fut victorieuse.