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Page:Revue des Deux Mondes - 1833 - tome 4.djvu/512

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REVUE DES DEUX MONDES.

éveillé l’attention publique ; leur succès éveilla la curiosité. Romancière admirable, pénétrante, douée d’une sagacité rare et d’une beauté peu commune, elle ne ressemblait guère aux personnes de son sexe ; peu lui importaient l’élégance de la parure, et même la décence des vêtemens. Elle se nourrissait de fruits, buvait de l’eau, et vivait comme une anachorète. Pendant sa vie, on s’étonna d’une existence si humble et d’une pauvreté si peu expliquée par le talent qu’elle déployait, et qui était pour elle un gage de fortune ou du moins d’aisance. Ses Mémoires viennent de résoudre le problème. Elle vivait ainsi pour être indépendante ; et le reste de son revenu, elle le consacrait à des actes de bienfaisance, de charité, surtout à l’éducation et à l’instruction de sa jeune sœur. Ce dévouement suffirait pour protéger son nom et le perpétuer comme un rare et noble exemple, si ses ouvrages pouvaient s’effacer des souvenirs du public. Mais ils n’ont rien à craindre, la nature les a dictés, elle prend toujours soin de ce qui est à elle.


Allan Cunningham.


(La suite au prochain numéro.)