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Page:Revue des Deux Mondes - 1837 - tome 11.djvu/125

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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.
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30 juin 1837.



On peut regarder la session comme terminée. Un grand nombre de députés a déjà repris le chemin des départemens, et demain la chambre sera sans doute officiellement avertie de la fermeture de la session. Le vote du budget, contrôlé par la chambre des députés, occupera quelques jours la chambre des pairs, et le ministère aura définitivement traversé la fin de l’orageuse session qui lui a donné naissance.

Le ministère actuel, en fermant la session, peut répondre avec avantage à ceux qui le présentaient, lors de sa formation, comme un ministère d’expectative ; car il a de nombreux actes à offrir à ses adversaires, et de quelque manière qu’on envisage ces actes, il ne sera pas possible, du moins, de lui adresser le reproche d’inactivité.

L’amnistie, la première des mesures prises par le ministère du 15 avril, est aujourd’hui hors de la discussion. Le parti doctrinaire a bien voulu laisser au roi le mérite de sa clémence, et ne plus épouvanter la France des suites de cet acte important. L’opposition du parti se jette aujourd’hui, faute de mieux, sur les détails. M. Guizot se tait ; mais M. Jaubert parle. C’est ce spirituel et imprudent orateur qui semble avoir été chargé, par ses amis, de soutenir la discussion, et d’exercer les fonctions de commissaire. Depuis le rejet de la loi de disjonction, si âprement défendue par M. le comte Jaubert, la fortune ne s’est pas prononcée pour l’éloquence de l’honorable député, et les différens projets de loi, ainsi que les articles du budget attaqué par M. Jaubert, ont été adoptés par la chambre. Voilà pour ce qui est des faits.

Quant aux principes, à prendre les affaires en détail, comme fait M. Jaubert, la chambre s’est demandé ce que voulaient M. Jaubert et son parti, en bornant leur opposition de tribune à des chicanes de personnes, telles que la recherche des appointemens de M. Vatout, comme directeur des bâtimens, et la nécessité de rétablir les fonctions de sous-secrétaire d’état