Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1838 - tome 16.djvu/670

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.



ÉCRIVAINS
MORALISTES ET CRITIQUES

DE LA FRANCE.


vi.
M. JOUBERT.[1]

Bien que les Pensées de l’homme remarquable, dont le nom apparaît dans la critique pour la première fois, ne soient imprimées que pour l’œil de l’amitié, et non publiées ni mises en vente, elles sont destinées, ce me semble, à voir tellement s’élargir le cercle des amis que le public finira par y entrer. Parlons donc de ce volume que solennise d’abord au frontispice le nom de M. de Châteaubriand éditeur, parlons-en comme s’il était déjà public : trop heureux si nous hâtions ce moment et si nous provoquions une seconde édition accessible à la juste curiosité de tous lecteurs !

Et qu’est-ce donc que M. Joubert ? Quel est cet inconnu tout d’un coup ressuscité et dévoilé par l’amitié, quatorze ans après sa mort ? Qu’a-t-il fait ? Quel a été son rôle ? A-t-il eu un rôle ? — La réponse à ces diverses questions tient peut-être à des considérations littéraires plus générales qu’on ne croit.

M. Joubert a été l’ami le plus intime de M. de Fontanes et aussi de

  1. Recueil des Pensées de M. Joubert, 4 vol. in-8o, Paris, 1838. Imprimerie de Le Normant, rue de Seine, 8.