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Page:Revue des Deux Mondes - 1840 - tome 22.djvu/516

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l’autre, concernant le personnel, est de 1839. Toutes les deux n’ont fait que modifier et coordonner les lois ou ordonnances antérieures de 1824, 1831 et 1836. La loi qui règle le matériel fixe nos forces de mer en temps de paix à 40 vaisseaux, 50 frégates et 220 bâtimens de moindre dimension. Sur les 40 vaisseaux et 50 frégates, 20 vaisseaux et 25 frégates doivent être entretenus à flot, tandis qu’un nombre égal demeure sur les chantiers, avancé aux 22/24e. En excédant de cet état naval, une réserve de 13 vaisseaux et de 15 frégates doit être ménagée et maintenue aux 10/24e d’avancement. Toute cette flotte est destinée à porter une artillerie du calibre uniforme de 30. Les vaisseaux sont de quatre rangs, 120, 100, 90 et 80 canons ; les frégates de trois rangs, 60, 50 et 40 canons ; les bâtimens inférieurs suivent des proportions analogues. La loi qui règle le personnel fixe le cadre de l’armée navale de la manière suivante : 3 amiraux, 10 vice-amiraux, 20 contre-amiraux, 30 capitaines de première classe, 50 de seconde classe, 53 capitaines de corvette de première classe, 107 de seconde, 100 lieutenans de vaisseau de première classe, 400 de seconde, 600 enseignes de vaisseau, 200 élèves de première classe, et un nombre d’élèves de seconde classe qui devra être déterminé chaque année par une ordonnance du roi. Quant aux équipages, les lois de recrutement et d’inscription maritime qui régissent la matière n’ont pas été depuis long-temps l’objet de modifications sérieuses.

Les faits ne sont pas encore complètement en harmonie avec la législation, mais chaque jour ils tendent à s’en rapprocher. On compte aujourd’hui à la mer 21 vaisseaux de ligne, dont 14 armés, 4 en disponibilité et 3 désarmés[1]. Leur force totale s’élève à 1,794 canons. Sur les chantiers figurent 25 vaisseaux de ligne, parmi lesquels 12 seulement sont avancés aux 22/24e ; l’ensemble de ces vaisseaux comporte

  1. Voici leurs noms, leur force et leur âge :

    Montebello (1822), Océan (1818), Souverain (1819), tous les trois de 120 canons. — Hercule (1833), de 100 canons. — Iéna (1832), Inflexible (1839), Suffren (1829), de 90 canons. — Diadème (1829), Santi-Petri (1820), Jupiter (1831), Neptune (1818), Algésiras (1824), de 86 canons. — Trident (1820), Généreux (1831), Alger (1815), Triton (1823), Marengo (1822), Ville de Marseille (1825), Scipion (1823), Couronne (1824), Nestor (1823), de 80 canons. — Les trois vaisseaux désarmés sont la Couronne, le Nestor et l’Algésiras.

    Ainsi, durant la restauration, on a lancé 17 vaisseaux, plus le Majestueux, que l’on démolit ; l’Austerlitz, le Wagram, le Duquesne, le Magnifique, qui ne figurent plus sur les états officiels de la marine ; le Trocadéro, qu’un incendie a détruit ; le Superbe, qui s’est perdu dans le Levant : en tout 24 vaisseaux. Depuis 1830, on n’en a lancé que 4, et on en a perdu 2.