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Page:Revue des Deux Mondes - 1840 - tome 22.djvu/631

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L’HINDOUSTAN. — AFFAIRES DE CHINE.

tion ne peut suffire à faire connaître les diverses races qui composent la masse de la population. Parmi cette diversité infinie de types que présente cette population bigarrée de l’Hindoustan, il en est quelques-uns qui ont déjà été étudiés avec soin, et, avant de quitter ce sujet, nous essaierons de donner une idée de la race hindoue proprement dite, observée dans ses castes supérieures. En général, les habitans des plaines sont plus petits et plus sveltes, les montagnards, ou au moins les habitans des plateaux, d’une plus haute taille et d’un système musculaire plus développé ; mais les uns et les autres sont agiles, de formes élégantes, et capables de supporter de grandes fatigues ; tous ou presque tous sont éminemment propres à la vie militaire. On voit peu de personnes contrefaites, mais par différentes causes la cécité est assez commune. Le teint du peuple varie, selon le climat et les circonstances, d’un olivâtre foncé tirant sur le noir, à une riche teinte brune légèrement olivâtre ressemblant assez à celle des Italiens du nord ou des Provençaux ; mais chez les Hindous, l’esprit est si bien discipliné, que le dehors trahit rarement les émotions du dedans. Le contour de la figure est ovale, le front élevé, mais légèrement comprimé, les yeux et les cheveux noirs, les sourcils arqués, le nez et la bouche de forme européenne, le regard calme, tranquille et prévenant, également éloigné de l’aspect sombre et farouche du Malais et de l’expression passionnée du Persan ou de l’Arabe. Le buste est en général dans de belles proportions ; la poitrine est large et profonde, la taille fine, les bras parfaitement attachés, les mains petites, mais nerveuses ; les extrémités inférieures comparativement grêles, et le pied plat, les orteils courts, mais bien détachés et très souples.

On trouve fréquemment parmi les Radjpouts et les montagnards du nord des hommes d’une stature gigantesque, qui seraient remarqués dans tous les pays de l’Europe par leurs proportions et leur force herculéennes. « Gokul-Dass, dit le colonel Tod, le dernier chef de Déoghar, était, de figure et de taille, un des plus beaux hommes que j’aie jamais vus : il avait environ six pieds six pouces ; il avait la corpulence d’un Hercule et se tenait parfaitement droit ; son père, à vingt ans, était beaucoup plus gros et devait avoir eu près de sept pieds de haut. » Les femmes, lorsqu’elles ne sont pas hâlées et flétries par le soleil et par un travail excessif, sont presque toujours d’une beauté extraordinaire ; elles ont les membres petits et arrondis, les articulations d’une grande souplesse, des traits pleins de douceur, des yeux noirs et languissans, les cheveux longs et soyeux, et la peau d’une finesse et d’un poli merveilleux. Les femmes hindoues de la