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Page:Revue des Deux Mondes - 1840 - tome 22.djvu/67

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LES MISSISSIPIENS.

avec une sorte d’irritation nerveuse ; et au bout d’un instant, elle rajuste sa coiffure en se penchant vers une glace. La marquise l’observe et soupire.)


Scène II.


Les précédentes, BOURSET.
JULIE.

Eh bien ! monsieur, nous sommes prêtes, vous le voyez, et il est dix heures. Partons-nous ?

BOURSET.

Pas encore ; j’attends quelqu’un pour compléter l’éclat de notre entrée chez le duc.

LA MARQUISE.

Qui donc ?

BOURSET.

Devinez !

LA MARQUISE.

George Freeman, peut-être ?

BOURSET, haussant les épaules.

Celui-là, je ne m’en occupe guère.

JULIE, à sa mère, et regardant son mari.

Il a un sourire étrange.

LA MARQUISE, bas à Julie.

Bon Dieu ! lui serait-il apparu ? Nous en parlions tout à l’heure, et on dit que, quand on parle des morts oubliés, cela les fait revenir.

JULIE, bas.

Oh ! maman, quelle triste gaieté vous avez ce soir !

BOURSET.

Je vois bien que vous ne devineriez jamais. Mais, tenez… une voiture s’arrête dans la cour : c’est notre revenant… Eh bien ! vous pâlissez toutes deux ?

LA MARQUISE.

Mon Dieu ! qu’as-tu donc ?

JULIE, à part, regardant Bourset qui se frotte les mains.

C’est quelque chose de fâcheux pour moi, il est trop gai.


Scène III.


Les précédens, LOUISE, en costume de novice bénédictine.
JULIE.

Ma fille !