Oh ! mon papa, je n’aime pas les fleurs.
Vous les aimez, au contraire. Prenez, vous dis-je. (Louise obéit, regarde George, et laisse tomber le bouquet.)
Ramassez votre bouquet, ma fille.
Mais, mon papa, l’odeur des fleurs me fait mal.
Elle vous fera du bien aujourd’hui. Ramassez votre bouquet.
Oh ! il est si lourd, c’est fort incommode au bal ! Que peut-on faire de ce gros vilain bouquet ?
Emportez-le, et allez trouver votre mère.
Scène vi.
Votre serviteur, monsieur Freeman ; j’ai deux mots à vous dire, ni plus ni moins. Vous voulez épouser ma fille, cela ne se peut pas.
Je ne me suis pas expliqué à cet égard, monsieur ; mais, si telle était mon intention, je crois que vous ne me la refuseriez pas.
Vous vous trompez. Ma parole est irrévocable. Ma fille est promise.
Je le sais, monsieur ; mais, comme vous aurez toujours un million à rendre à M. le duc de Montguay, quand le moment sera venu, vous ne serez pas obligé de lui livrer votre fille.
Est-il sorcier, ou le vieux duc tombe-t-il en enfance jusqu’à raconter ainsi nos affaires ? (Haut.) Et d’où êtes-vous si bien informé, monsieur ?
Peu importe ! Il me suffit que ce soit la vérité. Ainsi ce ne serait pas là le prétexte plausible de votre refus.
Ce diable d’homme me déplaît. (Haut.) Serais-je donc obligé de motiver mon refus ?