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de Bade et de Wurtemberg peuvent citer de glorieuses campagnes ; la chambre des députés de la Bavière a aussi de nobles souvenirs à invoquer. Des chambres, cet esprit libéral est descendu dans les hautes écoles, et l’université de Munich, si endormie naguère, a prouvé, dans les derniers événemens, qu’elle possédait, comme Vienne et Berlin, une ardente jeunesse. Voilà les élémens vivaces d’où sortira la fortune de ce pays. Il faut, en un mot, que le nouveau roi ose adopter résolûment une politique tout opposée à celle de son père. Cette étude nous a montré des erreurs bien funestes dans la pensée du roi Louis, et, à côté de cela, de bons instincts malheureusement tournés à mal, d’utiles créations peu à peu dénaturées par un déplorable système ; c’est là, j’en suis sûr, le portrait exact du roi de Bavière. Eh bien ! qu’on rejette ses erreurs, et aussitôt tout le bien qu’on lui doit pourra porter des fruits. Certes, une diplomatie timide ne peut plus alléguer le périlleux voisinage de Vienne ; voilà l’Autriche engagée dans les grandes voies de la société moderne. Appuyez-vous donc franchement sur la vérité ; au lieu de dénaturer la science et l’art, laissez-leur le libre développement qui les fera rentrer dans la vie ; loin de vous condamner en toutes choses à ce stérile plagiat du passé, faites une alliance hardie avec les forces du présent, avec les immortels principes de 89 ; brûlez enfin ce qu’adorait l’ancien règne, et adorez ce qu’il avait brûlé : c’est à ce prix-là seulement que Maximilien II réparera toutes les fautes et fera prospérer toutes les créations utiles de Louis Ier.


SAINT-RENÉ TAILLANDIER.