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Page:Revue des Deux Mondes - 1857 - tome 9.djvu/448

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LES COTES
DE
L’AMERIQUE CENTRALE
ET LA SOCIÉTÉ HISPANO-AMÉRICAINE.


Aucune partie de l’Amérique espagnole n’est restée aussi longtemps inconnue à la France que la contrée comprise entre l’isthme de Tehuantepec et celui de Panama. La chute de la république centro-américaine n’a pas eu chez nous un grand retentissement, et les noms des cinq états qui se sont formés à sa place ne sont familiers aux oreilles françaises que depuis quelques années, grâce aux expéditions des aventuriers américains, aux différends de l’Angleterre et des États-Unis, et surtout au projet toujours pendant d’un canal interocéanique. Ces tentatives, violentes ou pacifiques, diplomatiques ou industrielles, sont toutes tournées vers la question du transit. On ne voit plus dans l’Amérique centrale qu’un isthme à couper, soit par canal, soit par chemin de fer. Cette préoccupation est celle des gouvernemens américain et anglais, qui s’y disputent la prépondérance, des voyageurs qui étudient les lieux, des économistes et des ingénieurs qui apprécient l’importance et la valeur pratique des systèmes de communication proposés[1]. On peut dire même que la question du transit, dominant les esprits et les ambitions, fait trop oublier qu’outre une voie de communication, ce pays offre des richesses naturelles à l’agriculture et à l’industrie. Le commerce du monde peut s’y créer non-seulement un passage, mais de nouvelles ressources qui l’alimentent. L’Amérique centrale ne doit pas se contenter du rôle de témoin inactif, regardant passer, sans y prendre

  1. Voyez, sur les Communications interocéaniques, la Revue du 15 janvier 1857.