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Page:Revue des Deux Mondes - 1859 - tome 19.djvu/263

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LES

Côtes  de  la  Manche.


Cherbourg


II.

Les parages adjacens. — La ville et le port de commerce


Séparateur

Littora littoribus contraria…
(En, I.IV.)

Créer sur une mer tumultueuse et toujours couverte de navires une rade sûre et profonde, creuser dans le roc un vaste port, poser en face des arsenaux de l’Angleterre un arsenal capable de faire respecter la côte méridionale de la Manche, ouvrir aux amis un refuge, manager aux ennemis des échecs, voilà ce que nous avons fait à Cherbourg, et rien de plus grand peut-être ne s’est jamais tenté dans l’intérêt de la paix du monde et de la liberté des mers. Gardons-nous pourtant de croire notre tâche accomplie parce qu’il reste peu de chose à terminer dans le port et dans la rade. Hospitalier et redoutable, notre établissement militaire de la Manche donne à tous de nouvelles raisons de tenir à notre amitié ; mais nous avons à nous défendre de deux illusions : l’une, la plus fâcheuse, serait de le croire terminé ; l’autre, remplie de danger, serait d’imaginer que Cherbourg nous confère une supériorité maritime