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Page:Revue des Deux Mondes - 1860 - tome 28.djvu/414

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LA FANTAISIE
AUX ETATS-UNIS

I. The Potiphar Papers, illustrated by A. Hoppin, New-York 1854. — II. Fern Leaves from Fanny Portfolio, London 1855. — III. The Autocrat of the Breakfast Table, Boston 1859.

Il y a des livres sérieux, il y a des livres frivoles : jusque-là nulle difficulté ; mais quels sont les uns et quels sont les autres ? Ici l’esprit s’embarrasse, et le doute est permis. Un bien gros volume de niaiseries et de lieux-communs, parce qu’on y traite des questions théologiques ou métaphysiques, est-il ipso jure dans la première catégorie ? Un conte parfaitement chimérique d’ailleurs, mais où la raison s’étonne de trouver une saine et profitable pâture, sera-t-il, sur l’étiquette du sac, rangé dans la seconde ? Les sermons de l’abbé Cotin, s’ils ont jamais été recueillis, constituent-ils un ouvrage grave ? Et Micromégas et Candide sont-ils de pures billevesées, bonnes pour des intelligences puériles et des cerveaux vides ? Telles sont les réflexions qui nous encouragent à chercher dans la littérature américaine ce que les dernières années ont produit de moins austère, ou, si l’on veut, de plus aventuré, les plaisanteries qui ont le mieux égayé New-York ou déridé Boston, celles qui pourraient nous donner à la fois les meilleurs renseignemens sur la vie qu’on mène aux États-Unis et sur l’esprit qu’on y goûte. Nous nous arrêterons, comme on le pense bien, aux ouvrages qu’une vogue exceptionnelle recommande à notre attention. Ainsi le pseudonyme sous lequel sont publiés les essays de Fanny Fera est devenu aujourd’hui populaire ; il