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cissent, les plans les plus éloignés, au lieu d’être perdus dans une poussière nébuleuse, ont une netteté inaccoutumée, les montagnes lointaines prennent une teinte plus bleue ; la nuit, les lumières s’entourent d’une large auréole et semblent plus colorées. Ce sont là des signes presque infaillibles de pluie ; mais ces nuances qui. tiennent aux distances, aux tons plus ou moins chauds de la lumière, à la netteté ou au vague du lointain, peuvent à peine se décrire en termes appropriés ; l’observation personnelle et l’habitude de la contemplation permettent seules de les bien saisir.

La vapeur d’eau compte pour une proportion extrêmement variable dans le poids total de l’atmosphère qui pèse sur le baromètre, et, sans l’hygromètre, nous ne pourrions mesurer la part exacte qui revient à cet élément. M. Dove a le premier porté une attention sérieuse sur l’importante distinction qu’il y a toujours lieu de faire entre le poids de l’air et celui de l’eau qui s’y trouve évaporée. Dans certaines stations météorologiques qui jouissent d’un climat constamment très sec, l’un de ces élémens se trouve éliminé. Beaucoup d’observatoires météorologiques disséminés dans les grandes plaines de l’empire russe sont dans ce cas, ceux par exemple d’Ekaterinenbourg et de Nertshinsk. Sur ces points, on peut facilement étudier les variations diurnes de la pression barométrique, car, indépendamment des grandes marées qui tiennent à la rotation du vent, on y observe une petite oscillation barométrique journalière, déterminée par les changemens de température qui s’opèrent dans l’atmosphère durant un jour et une nuit. Partout où l’air est complètement sec, un abaissement correspond au moment où la température est la plus froide, un relèvement accompagne le moment le plus chaud de la journée. Dans les lieux ordinaires où l’air est humide, la même règle s’applique, pourvu qu’on ait soin de retrancher de la pression barométrique totale la part qui revient au poids de la vapeur d’eau. Outre les variations journalières du baromètre et celles que détermine la rotation des vents, on distingue encore celles qui différencient les diverses saisons de l’année. Dans ces derniers chiffres, la relation de la hauteur du mercure avec la température n’est pas aussi nettement marquée que dans l’intervalle de vingt-quatre heures ; néanmoins l’on peut dire d’une manière générale que le baromètre se tient le plus haut dans les mois les plus froids, et le plus bas dans les mois les plus chauds.

Le baromètre et le thermomètre sont deux instrumens météorologiques inséparables. L’observation du thermomètre doit se faire chaque jour à des intervalles bien choisis, et devrait aussi avoir lieu la nuit. Il est souvent inutile de conserver tous les chiffres ainsi relevés quand ils ne doivent servir qu’à calculer la moyenne thermique de l’année entière ou celle des mois et des saisons. M. le professeur