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LA

Seine Maritime


II.

Le Golfe intérieur de la Seine



Quâque jacet littus dubium quod terra retumque
Vindicat alterius vicibus…
(LUCANUS.)

Je reprends aux portes du Havre l’étude sur la Seine maritime dont Rouen doit marquer le terme[1]. J’essaierai cette fois, de conduire le lecteur autour de l’embouchure du fleuve proprement dite, c’est-à-dire autour du golfe allongé qui s’ouvre au-dessous de Quillebeuf. Nous rencontrerons chemin faisant les travaux d’endiguement dont on a dit tant de bien et tant de mal, et dont la circonspection éclairée du conseil des ponts-et-chaussées a fait suspendre depuis six mois la prolongation : il suffira de les considérer aujourd’hui dans les conquêtes de terrain qu’ils font pour l’agriculture. Comme travaux de navigation, il est avéré qu’ils ne sauraient apporter aucune amélioration à l’atterrage du Havre et qu’ils sont entrepris dans l’intérêt exclusif du port de Rouen : on ne pourra donc en apprécier avec justesse les effets généraux qu’au sein même de l’ancienne capitale de la Normandie.

  1. Voyez la livraison du 15 novembre 1859