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Page:Revue des Deux Mondes - 1861 - tome 32.djvu/639

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HISTOIRE NATURELLE
DE L'HOMME

UNITE DE L'ESPECE HUMAINE.
VIII.
LES THEORIES POLYGENISTES.
ACTIONS DE MILIEU, THEORIE D'AGASSIZ..

Nous avons distingué l’espèce de la race et de la variété dès les premières pages de ce travail, comme presque tous les zoologistes, presque tous les botanistes, le font aujourd’hui. Chose assez étrange, on a reproché aux naturalistes d’agir de la sorte. On a dit d’eux que, contrairement aux principes de la méthode naturelle, ils faisaient reposer la distinction des espèces sur un caractère unique choisi arbitrairement, — l’impossibilité ou la difficulté extrême du croisement, — et que dès lors il était tout simple que les groupes reconnus par eux comme espèces ne pussent se fusionner, puisqu’ils avaient été établis en vertu d’une règle formulée à l’avance. On a voulu expliquer ainsi l’accord existant entre les doctrines qui s’appuient sur cette distinction et les faits observés. Cette objection ne repose que sur une erreur historique. Ce n’est pas à priori que les naturalistes de toutes les écoles ont distingué les êtres vivans en espèces, races et variétés. L’observation et l’expérience les ont conduits à ce résultat. Ils avaient découvert les choses avant de les désigner