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Page:Revue des Deux Mondes - 1862 - tome 41.djvu/955

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LA
QUESTION D'ORIENT
EN 1840 ET EN 1862

II.
L’ORIENT CHRETIEN ET L’ORIENT TURC.
LA RÉACTION ANGLAISE CONTRE LE TRAITÉ DE 1856.

I. Mémoires de M. Guizot, Ve volume. — II. L’Orient rendu à lui-même, par M. Mano, Londres 1861. — III. Archives diplomatiques 1861 et 1862. — IV. Histoire du Monténégro, par M. Delarue. — V. Œuvre des écoles d’Orient, juillet 1862. — VI. Relazione del Viaggio fatto nella primavera dell’ anno 1838, dalla maesta del re Federico Augusto di Sassonia, nell’ Istria, Dalmazia e Montenegro, del Bartolomeo Biasoletto, Trieste 1841. — VII. The Ressources of Turkey, by Lewis Farley, London 1862. — VIII. La Syrie, 1840-1862, par Richard Edwards, Paris 1862. — IX. Correspondances particulières.

Je ne puis expliquer la question d’Orient telle que je la considère de nos jours et la comparer avec l’état de la question d’Orient en 1840 qu’à la condition de signaler dès le commencement la grande et manifeste différence qu’il y a en Orient entre 1840 et 1862. En 1840, il y avait encore en Orient une Turquie et un gouvernement turc; en 1862, il n’y a plus en Orient, à vrai dire, de Turquie et de gouvernement turc : il n’y a plus que l’Angleterre et le gouvernement anglais. Quelques personnes croiront peut-être que, comme j’aime peu la Turquie, je dois me féliciter plutôt que m’affliger de cette éclipse des Turcs : c’est tout le contraire. Je m’en afflige, parce que nous avons affaire maintenant en Orient à l’Angleterre au lieu d’avoir affaire à la Turquie. J’aimais mieux le défunt. Et d’abord il y avait avec lui cet avantage, c’est qu’il pouvait mourir; aujourd’hui il est quasi immortel.