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Page:Revue des Deux Mondes - 1863 - tome 47.djvu/401

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dans l’existence précédente. — Quelle est la cause des sympathies et des antipathies qui se manifestent souvent entre des personnes qui se voient pour la première fois? C’est un ressouvenir confus des amitiés ou des haines d’une vie antérieure. « Ces sentimens peuvent aussi avoir une autre cause. Le périsprit rayonne autour des corps comme une sorte d’atmosphère imprégnée des qualités bonnes ou mauvaises de l’esprit incarné. » Quand deux personnes se rencontrent, leurs fluides tendent-ils à se confondre, l’impression est agréable; tendent-ils à se repousser, l’effet est contraire. C’est ainsi également que l’on peut expliquer le phénomène de la transmission de la pensée. Par « le contact des fluides,» deux âmes se comprennent sans parole. — Pourquoi les uns naissent-ils dans la pauvreté alors que d’autres sont dans l’opulence? Pourquoi y a-t-il des gens qui naissent aveugles, sourds, muets ou affectés d’infirmités incurables, tandis que d’autres sont doués de tous les avantages physiques? Pourquoi y a-t-il des idiots et des crétins? Ce sont souvent des expiations, souvent aussi des épreuves que les esprits choisissent d’eux-mêmes, parce qu’ils y voient un moyen de hâter leur développement. Le crétinisme est une punition infligée à des esprits qui ont abusé de leur intelligence; les muets sont ceux qui ont trop parlé dans une autre vie, et qui ont voulu, dans leur existence nouvelle, se ménager les moyens de réfléchir. — « Pourquoi trouve-t-on au milieu des sociétés civilisées des êtres d’une férocité pareille à celle des sauvages? Ce sont des esprits très inférieurs, sortis des races barbares, et qui ont essayé de se réincarner dans un milieu qui n’est pas le leur et où ils se montrent déplacés, comme si un rustre était tout à coup transporté dans le grand monde. » — Ces pourquoi se multiplient sans fin, et trouvent toujours une réponse aussi facile.

Voici maintenant une ethnologie qui se présente dans les conditions les plus simples : « D’où vient le caractère distinctif des peuples? Il vient de ce que des esprits ayant à peu près les mêmes goûts et les mêmes penchans s’incarnent dans un milieu sympathique où ils trouvent à satisfaire leurs inclinations. » Ainsi voilà qui est entendu : les esprits badins et gouailleurs se font de préférence Français; ceux que leur passion porte à discourir de l’objectif et du subjectif optent pour l’Allemagne; ceux qui aiment à donner le knout se font Moscovites; ceux qui aiment à le recevoir. Polonais. — Comment se fait le progrès des peuples? « A mesure qu’une génération fait un pas en avant, elle attire par sympathie de nouveaux arrivans plus avancés; » ce peuvent être ceux qui ont jadis vécu dans le même pays, s’ils se sont eux-mêmes perfectionnés; ce peuvent être aussi des étrangers; « un Chinois par exemple, qui a