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Page:Revue des Deux Mondes - 1863 - tome 48.djvu/778

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SCÈNE II.
LES PRECEDENS, DUBOIS.
DUBOIS, entr’ouvrant la porte.

Monsieur le comte!

HERMAN

Ah! c’est toi! Qu’y a-t-il?

DUBOIS, allant à Herman.

C’est votre bourse que vous aviez laissé tomber dans le parc.

HERMAN, prenant la bourse.

Tu Tas trouvée?

DUBOIS

Non, monsieur le comte, c’est Lisette : elle m’a bien recommandé de vous la remettre ce soir même.

HERMAN

C’est une honnête fille... Tu la remercieras.


SCÈNE III.
LES PRECEDENS, moins DUBOIS.
NOIRMONT, à Fritz.

Eh bien! baron, voilà une petite fille qui n’est pas mal, ma foi! Elle doit aimer les chiffons comme on les aime à son âge! Elle trouve une bourse, et elle n’a pas de cesse qu’elle ne l’ait fait parvenir à son légitime propriétaire. Je voudrais bien savoir ce qu’une Allemande aurait fait de mieux.

FRITZ

Ma critique de vos idées et de vos habitudes ne s’étend pas aux femmes... Si je ne me trompe, vous disiez ce matin que Mlle Pompéa a été élevée en France?

NOIRMONT

Ah! baron, vous y revenez! Décidément vous êtes blessé au cœur.

FRITZ, rougissant.

Vous savez bien que je suis pour ainsi dire déjà marié... Je la crois très bonne. Avez-vous remarqué avec quelle indulgence elle applaudissait lorsqu’Isabelle a fait entendre sa voix ? Par exemple, elle n’a rien dit après qu’Emma a chanté.

NOIRMONT

C’est aussi exiger de sa part trop d’abnégation de vouloir qu’elle complimente votre fiancée.

FRITZ

Je ne vous comprends pas.

HERMAN

L’effet que vous avez produit sur la grande artiste n’était que trop visible, et Emma ne s’y est pas trompée : vous avez dû remarquer son dépit.

FRITZ

Vous exagérez sans doute... Le fait est qu’à la fin de la soirée elle avait l’air de m’éviter : les jeunes filles se piquent si facilement !