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Page:Revue des Deux Mondes - 1864 - tome 49.djvu/249

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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.




31 décembre 1863.

L’histoire parlementaire de cette dernière quinzaine compte deux épisodes diversement intéressans : la discussion de l’adresse au sénat, la discussion et le vote de l’emprunt au corps législatif. Ces deux débats ont excité à un haut degré l’attention publique ; les questions qui y ont été agitées sont de celles qui dans l’état actuel de l’opinion sont avidement accueillies par les esprits et sont destinées à faire faire aux idées un rapide chemin. Nous ne pouvons donc les passer sous silence ; mais ces deux épisodes parlementaires, bien qu’ils soient un prélude, une sorte d’ouverture aux grandes discussions qui devront remplir la session présente, sont déjà des choses accomplies et appartiennent au passé. À tout instant, il y a une question en train, une question brûlante, une question dont l’issue est incertaine, et c’est celle-là qui prend la priorité parmi les préoccupations générales. La question brûlante du jour est le conflit dano-allemand. Nous sommes donc tenus de donner en ce moment la préséance au conflit dano-allemand ; nous devons nous engager dans les perplexités de l’affaire du Holstein avant d’essayer de déduire des récentes discussions du sénat et du corps législatif les conclusions qu’on en peut tirer touchant la situation et la politique de la France.

Nous avons à nous reprocher d’avoir depuis longtemps et souvent fatigué nos lecteurs de cette affaire du Slesvig-Holstein ; plus d’une fois on nous a témoigné un étonnement railleur de l’érudition que nous paraissions posséder au sujet de cette complication politique à mesure que s’en déroulaient les ennuyeuses et lentes péripéties. Aujourd’hui que ce mal chronique est arrivé à sa crise aiguë, on nous en voudra moins sans doute de nous en être inquiétés depuis longtemps. Le malheur de la question dano-allemande est d’être très difficile à comprendre ; elle est difficile à comprendre parce qu’elle est démesurément compliquée. On y voit réunis presque tous les ordres de questions qui ailleurs, et sur de plus vastes théâtres, émeuvent et passionnent les peuples.