Page:Revue des Deux Mondes - 1865 - tome 57.djvu/200

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

administration n’est constituée à l’égal de la nôtre. On peut prétendre, au point de vue politique, que la France est trop administrée ; mais, sous le rapport du mécanisme et du personnel, l’administration française est incontestablement supérieure à toute autre. Dans les conférences postales et télégraphiques, ce sont nos principes et nos modes d’application qui ont été le plus fréquemment adoptés pour servir de règles communes. Cette observation est essentielle comme preuve de l’influence qui est réservée à l’action de notre diplomatie, car, dans le règlement concerté des intérêts matériels, on se présente avec une grande autorité quand on apporte le meilleur procédé d’exécution.

Enfin le gouvernement français est poussé dans cette voie de réformes par une nécessité de premier ordre. A défaut des libertés politiques qu’il ajourne encore, l’empire voudrait du moins donner au pays les satisfactions morales et matérielles qui s’attachent à une action incessante au dehors et au développement de la richesse nationale. Affranchir le travail et le commerce, accroître les forces productives et les moyens d’échangé, telle est la mission qu’il s’attribue, pour laquelle il est armé des prérogatives les plus étendues, et dont le succès a jusqu’ici récompensé tous les actes. Il y trouve à la fois honneur et profit ; il sert les intérêts de la France ainsi que son prestige. Dans l’accomplissement de ces réformes, qui méritent de ne point rencontrer parmi nous de contradicteurs ni de détracteurs, il a été parfaitement secondé par l’excellente organisation administrative que les régimes précédens lui ont léguée et par le concours de la diplomatie. Sans oublier ce qui nous manque, sachons ne pas méconnaître ce qui a été fait d’utile dans l’étude des questions internationales qui intéressent tous les peuples, et qui ouvrent à la propagande libérale de notre pays une nouvelle carrière.


C. LAVOLLEE.