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Page:Revue des Deux Mondes - 1872 - tome 102.djvu/383

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le remaniement des anciens répertoires, inventaires ou catalogues, et la vérification rigoureuse de chaque recueil à porter sur le nouvel état occupèrent à peu près exclusivement le temps qui s’écoula depuis la réintégration de Joly jusqu’aux premières années de l’empire. Quelque profitable au bon ordre que pût être une pareille besogne, elle ne suffisait pas cependant pour prévenir désormais toute incertitude dans les procédés de répartition et par conséquent dans les recherches. Restait à établir un classement méthodique permettant de grouper, en raison des services particuliers, qu’ils étaient appelés à rendre, les ouvrages de chaque espèce actuellement existans et de rattacher à telle série fixe les volumes ou les pièces qui pourraient survenir. Sans doute on n’avait pas attendu ce moment pour subordonner à certaines règles la distribution des différens recueils composant l’ensemble de la collection. Pour ne parler que des tentatives les plus récentes, on avait senti, vers 1783, la nécessité de mettre en pratique les principes posés par Heinecke dans son livre sur la matière[1], et Hugues-Adrien Joly avait essayé à cette époque de faire prévaloir dans le département qu’il administrait un système de classification moins arbitraire ou moins équivoque que celui dont ses prédécesseurs et lui-même s’étaient à peu près contentés ; mais, à peine entreprise, la réforme n’avait pu être poursuivie, et il avait fallu que vingt années se passassent avant qu’elle arrivât à produire tous ses fruits. Par une coïncidence singulière, c’est précisément avec le XIXe siècle que s’ouvre pour le département des estampes cette ère de perfectionnement, d’achèvement en quelque sorte, et que la réorganisation dont nous avons à indiquer l’esprit vient compléter, au point de vue de la discipline intérieure et du service, les progrès qui avaient eu jusqu’alors pour effet principal l’accroissement numérique ou la richesse intrinsèque des collections.


HENRI DELABORDE.

  1. Idée générale d’une collection d’estampes, Leipzig 1771.